samedi 26 mai 2018



En Géorgie, à la frontière avec la Turquie, se dresse la forteresse de Souram dont les murs ne cessent de se lézarder et de s'écrouler et qui selon la prophétie ne pourra être achevée que si un jeune homme se fait emmurer vivant dans ses fondations... 

Le réalisateur (Sergueï Paradjanovest d'abord envoyé en camp de travail puis déplacé dans une prison ukrainienne où il est maintenu en "régime sévère" jusqu'à sa libération en décembre 1977. Pendant cette période d'enfermement, il écrit une vingtaine de scénarios et surtout il s'adonne à la peinture, aux collages, à la fabrication de costumes, d'objets et ce sont plus de six cent créations qu'il réalise pendant ces années d'internement. Il anime également des ateliers pour les détenus, les initie à l'art et à la création, et c'est tout cela, associé à une foi grandissante, qui l'aide à traverser l'enfer.

Après sa libération, Paradjanov survit en vendant des objets personnels et grâce au soutien d'amis et de voisins. Il ne peut plus exercer son métier de cinéaste car il n'est plus officiellement considéré comme réalisateur par les autorités ; et lorsqu'un studio d'Erevan accepte courageusement de produire l'un de ses projets, le ministère fait pression pour que celui-ci soit abandonné. Sa seule réalisation est une "ciné lettre" personnelle, Le Signe du temps, qu'il tourne en solitaire en 1979. Il est à nouveau arrêté en février 1982 à Tbilissi pour une accusation de pot-de-vin. Il est blanchi en novembre de la même année et libéré mais pendant quatre années encore les portes des studios lui restent fermées. C'est finalement grâce à l'appui du Premier secrétaire du Parti Communiste géorgien, Edouard Chevarnadzé, qu'il parvient enfin à tourner un nouveau film co-réalisé avec son fidèle ami Dodo Abachidzé, La Légende de la forteresse de Souram, mettant ainsi fin à quinze années d'ostracisme.

Aucun commentaire: